Venue de Gabriel Amard à Périgueux (Dordogne) 12/02/2015
Gabriel s’est dit ravi de revenir parmi nous et de retrouver cette ville qu’il avait croisé en 2010 à la rencontre des collectifs ATTAC.
Son implication personnelle tombait pile…après la réunion de mercredi sur le projet de réhabiliter la ligne ferroviaire Bordeaux/Limoges/Lyon en « stand by » depuis trop longtemps, car son parcours depuis Lons Le Saunier et le Jura jusqu’à nous était à ce titre exemplaire : 11 heures de train (en passant par Lyon et Paris) !
Périgueux vaut bien une messe….
Mais il est clair que l’absence de lignes SNCF transverses et l’affaiblissement des investissements (juste un an de retard en Dordogne sur le renouvellement des rames !) combiné à des trains en retard (Bordeaux/Périgueux ou Périgueux/Limoges), voir supprimés ou remplacés par des autobus..commencent à interpeller nombre de citoyens.
Trop d’élus de droite ou de gauche nous bercent d’illusions,de projets à 30 ou 50 ans…de reports du projet multimodal de la gare SNCF et du financement « sans cesse repoussé » (2021 ?) par la région de la navette sur l’agglomération de Périgueux….
Or ce sont des projets vitaux « à court/moyen terme » pour le quartier de la Gare, du Bassin et pour les ateliers SNCF de Périgueux, Chamiers.
Dans ces conditions incertaines (sans engagement clair des politiques et investisseurs, acteurs économiques sur une ville moyenne) comment développer activités, attractivité, conditions pour l’implantation de nouveaux foyers ?
LE JURA
En prélude, Amard a évoqué brièvement la situation politique de son Jura où l’interpelation citoyenne a fait émerger débats, préoccupations…et fait germer des pistes pour de nouveaux rapprochements EELV/FDG mais aussi avec Nouvelle Donne/les objecteurs de conscience/NPA et de nombreux collectifs, des associatifs, des citoyens engagés.
Une belle image a été donnée…les politiques font la courte échelle à de nouveaux citoyens engagés qui un jour, trouveront pleinement leur place dans la politique et la représentation Républicaine.
L’ECOLOGIE POLITIQUE
La politique de l’offre, d’une croissance aveugle est de plus en plus critiquée…battue en brèche car émerge une sensibilisation accrue à un respect de la planète combiné à une vie sociale plus équilibrée, plus solidaire et moins individualisée.
Le bien commun c’est aussi la necessité de ne pas générer une captation excessive méprisant un renouvellement suffisant et régulier des ressources vitales à l’Homme.
Les prédateurs n’ont plus leur place car ils mettent en danger l’équilibre de notre planète et par là même l’avenir des générations humaines suivantes.
Beaucoup de multinationales perçoivent un danger iminent…que l’écologie politique devienne peu à peu une notion transverse, majoritaire…avec de nouveaux objectifs pour les politiques : tenir ses engagements, être en cohérence.
PERIGUEUX
L’opposition municipale PS/PCF devenue majoritaire en 2011 sur la ville, s’est reniée et n’a pas tenu ses engagements politiques et programmatiques, l’eau en régie publique n’a pas été mise en place par Michel Moyrand PS et ses maires adjoints…ce qui a suscité remous et désapprobation à gauche à l’époque avec pour conséquence derrière, la défaite provoquée aux municipales et le retour de la ville à la droite.
Le « petit » geste commercial (baisse des prix, mais où est passé la différence de plus de 30% d’avant ?) de la multinationale de l’eau n’a été qu’un leure habile pour faciliter une communication politique et électorale, autour d’un renouvellement de contrat.
Le calendrier (contrat de dix ans, jusqu’en 2021) de la dernière délégation de services publics « Lyonnaise des Eaux » impose sur Périgueux une révision quinquennale en 2016, avec une étude sur les tarifs/les conditions des contrats et de leurs clauses.
Dès 2016 il sera donc légitime que les citoyens s’emparent du débat, de la soit disant « baisse de prix de 30% », de remise en cause de la part fixe, d’une vraie progressivité des tarifs (avec prix modulés selon les utilisations, ce qui est possible pour le public comme pour le privé).
GESTION PUBLIQUE DE L’EAU ET….PRIVEE
La réalité c’est que la gestion publique de l’eau est toujours moins chère que la gestion confiée aux multinationales privées, qu’il y a des compétences humaines dans les services publics de l’eau et ceux de l’assainissement..tout un savoir faire…et que dans tous les cas, un basculement d’une commune du privé au public n’implique pas des conséquences néfastes aux salariés du privé, puisqu’ils sont repris régulièrement aux mêmes conditions financières et que le réseau, les services rendus aux consommateurs ne sont pas touchés.
Les petites communes peuvent aussi mutualiser leurs énergies, leurs forces pour avoir des débits d’eau suffisants et être motrices pour accéder à la régie publique.
Les services départementaux peuvent accompagner les communes et les élu(e)s…à passer d’une gestion de multinationales privées à une transition amenant en 8/10 mois, un territoire à passer sans difficulté en régie publique de l’eau.
COUPURES D’EAU
Les coupures d’eau intempestives ont été condamné par quatre tribunaux d’instance et il faut éviter les abus, la dégradation des situations sociales avec de nouvelles précarités.
NOUVEAUX COMPTEURS D’EAU
Ils fonctionnent soit par « radio reléve » (par fréquence, avec un technicien dans une voiture) soit par « télé relève » (relevé par wifi en liaison avec la téléphonie).
L’accord des maires pour leurs implantations engendrent une installation en location très chère, obligatoire et mensuelle pour des appareils qui coûtent en fait 35 euros à l’unité
Le « radio reléve » n’est pas assez souvent équipé d’un embou avec standard universel, ce qui pourrait générer une dépendance vis à vis d’opérateurs historiques.
ASSURANCES
Il a été demandé d’être vigilent sur les assurances proposées par les multinationales de l’eau, « contre les fuites » depuis le compteur. Ce sont souvent des couvertures inutiles puisque sur présentation de la facture de l’entreprise qui a procédé aux réparations, il ne peut être réclamé plus de fois le prix de la consommation sur trois mois.
DEBAT…..
Il a été souligné, dans la salle, la necessité de maintenir une eau propre (pour l’agriculture bio), de la problématique du « consommer moins » avec une part variable du prix pas assez attractive, des doutes sur le prix réel de l’eau (voir les inégalités des territoires selon la qualité/la quantité de la ressource, les disparités locales).
De l’intérêt de passer par une Agence Régionale de la Santé pour les analyses de l’eau ayant une vocation sanitaire (ex : contrôle sur la teneur en fer de l’eau concernée)…ou de suivre des voies indépendantes avec des labos privés, lors de démarches avec des collectifs.
AFTER…
Un repas militant s’est tenu, après la réunion, avec Gabriel Amard à la Taverne de Maitre Kanter dans une ambiance chaleureuse.
Jean LACASSAGNE 12/02/2015 Périgueux