L’éducation entre dans la campagne
(Article de presse)
Vendredi soir 23 mars à Boulazac le Front de Gauche organisait une assemblée citoyenne sur le thème de l’Education Nationale, qui constitue un enjeu majeur dans le débat politique global.
Les ravages de la politique du gouvernement Sarkozy sur l’Education Nationale ne sont plus à démontrer, surtout dans un département rural comme la Dordogne. Cathy Dupuy, candidate du Front de Gauche aux élections législatives sur la 4ème circonscription, Laurent Péréa, secrétaire fédéral du PCF, Alain Descaves, co-secrétaire du comité du Périgord Noir du Parti de Gauche et Francis Daspe, président de la commission nationale éducation du Parti de Gauche sont revenus sur la casse de l’école publique, laïque et républicaine, et ont indiqué les grandes lignes du programme porté par Jean-Luc Mélenchon pour redonner à l’école sa mission première, la formation de citoyens éclairés.
Actuellement, de nombreux parents, un peu partout sur le territoire départemental, se mobilisent contre les fermetures de poste, et envisagent de se regrouper pour créer un collectif afin de se donner plus de forces. Dans les collèges, la situation est également préoccupante. Le poste de CPE de Laure Gatet est supprimé, ce sera désormais un mi-temps assuré par le CPE de Léonard de Vinci. Un poste administratif est supprimé à Vergt, à Ribérac c’est la documentation qui perd un poste, des heures de langue ne peuvent être assurées dans toutes les SEGPA de Dordogne, au collège La Boétie à Sarlat, il manque une heure trente de cours pour les 5ème et une heure pour les 4ème, en primaire 30 postes de remplaçants disparaissent, ainsi que 23 emplois dans les lycées, et 42 postes, principalement des RASED, dans le premier degré.
La réforme du lycée, et du bac professionnel sont d’autres mauvais coups portés contre une institution que la droite libérale voudrait marchandiser. L’autonomie des établissements en est le meilleur exemple, car il permet insidieusement de casser le statut des professeurs. C’est en effet aux chefs d’établissement, s’il leur manque du personnel ou des remplaçants, de trouver quelqu’un à mettre en face des élèves. Ainsi en Ile et Vilaine, un principal de collège a passé une annonce sur un journal gratuit pour trouver un professeur de maths. Et alors qu’il était impensable d’embaucher, dans l’Education Nationale, un professeur n’ayant pas le CAPES, aujourd’hui on compte 20 000 professeurs qui ne sont pas sous statut de ce ministère.
Francis Daspe, lui même professeur d’histoire, dénonce l’orientation que les politiques veulent donner aux enseignements, mettant à mal la neutralité des programmes. Ainsi, l’étude de l’industrialisation doit essentiellement porter sur la croissance, et faire passer la crise de 29 pour un accident de parcours ne remettant pas en cause le bien-fondé du capitalisme, un conditionnement qu’heureusement beaucoup de profs refusent de mettre en œuvre. Le Front de Gauche veut lui revenir à une école émancipatrice, de savoirs, de connaissances, république, laïque et gratuite.
Il se prononce pour une scolarisation de 3 à 18 ans, avec la titularisation de tous les personnels de l’Education Nationale, enseignants ou non, le rétablissement de la formation des maîtres, et de la valeur universelle des diplômes.
« La citoyenneté, c’est le pouvoir, et l’école, le lieu du peuple en préparation. Le retour à une vraie éducation nationale fait partie de notre révolution citoyenne » concluent les intervenants.
Isabelle Vitté,
Echo de la Dordogne, 24 mars 2012