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Mar 21

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Communiqué de presse : le 18 mars à la Bastille

Le 18 mars à la Bastille



Le 18 mars, la Place de la Bastille à Paris était noire de monde et rouge de colère. Certainement plus de 100 000 personnes scandant à l’unisson le mot « Résistance », sans le moindre incident, sans aucune force de l’ordre.

La Cinquième République a commencé avec « Je vous ai compris ». « Nous avons compris » affirmait dimanche dernier le peuple de gauche rassemblé pour appeler à la convocation d’une Assemblée Constituante pour une « Sixième République ». Une Sixième République pour mettre fin à cette France défigurée par les inégalités sociales, territoriales, culturelles et entre les hommes et les femmes, pour mettre fin aux privilèges du capital.

Quelle différence avec le meeting de Villepinte mettant en scène un homme seul, pris dans une fuite en avant narcissique, au cœur d’un récit qui en fait l’unique sujet de la petite comme de la grande histoire. « Si le Président ne tient pas, c’est tout l’édifice qui menace de se fissurer. Il fallait tenir, encore, toujours, envers et contre tout » s’était justifié le candidat président avant de faire la liste des ennemis qu’il lui avait fallu affronter.

En réponse, « Place au peuple ! » entendait-on de partout à la Bastille.

Semaine après semaine, on voit la campagne de l’UMP construire un terrain commun avec l’extrême-droite. Jamais les différences n’ont été aussi ténues. Un à un les sujets de discorde ont été dépassés. Le FN est réputé à tort avoir renoncé à l’antisémitisme quand l’UMP a épousé pour de bon ses obsessions anti-musulmanes.

Et en réponse, Place de la Bastille, montaient les clameurs pour une Humanité Universelle.

La question européenne sépare encore l’UMP et le FN. Mais cette divergence n’est-elle pas sur le point de se régler. On en a vu les prémisses à Villepinte. Nicolas Sarkozy y a répété que la France pouvait reprendre sa liberté et désobéir aux traités européens donnant au passage raison au Front de Gauche qui prône la désobéissance aux traités européens non ratifiés par des référendums!

Mais pourquoi un conservateur veut-il défaire dans les têtes les camisoles du « on ne peut pas faire autrement » qu’il a lui-même fabriquées ? Il y a bien sûr un calcul électoral. Mais au-delà, cela peut aussi être l’anticipation d’une dislocation de l’euro, puis de l’Union européenne elle-même. Ce scénario était hier impensable. Devant le premier défaut de la Grèce, l’annonce que l’Espagne ne tiendrait pas ses objectifs ou encore les incertitudes sur le référendum en Irlande, celui-ci devient possible. Si cela se produit, les droites européennes pourraient revenir à un projet national traditionnel de compétition économique entre les Etats. Alors rien n’empêcherait l’UMP et le FN de gouverner ensemble dans le cadre d’une Europe impossible ou réactionnaire.

S’engager dans la constitution d’une Sixième République, c’est s’engager dans une course de vitesse avec un régime finissant, aux traits déformés par l’agonie.

Dans ces conditions, la meilleure protection pour les peuples européens et le peuple français est bien que le volcan français ouvre en avril une brèche dans toute l’Europe en s’opposant à la Troïka (BCE, Commission Européenne, FMI) et au couple Merkel-Sarkozy.

Et si l’on remplaçait la « règle d’or » prévue pour protéger le portefeuille des financiers, par une « règle verte » pour protéger la planète proposait entre autres Jean Luc Mélenchon à la tribune de la Place de la Bastille.

Pour ceux qui étaient présents à la Bastille restera gravée cette image d’une foule immense arpentant le pavé parisien pour briser les chaînes de la servitude et maîtriser son destin.

 

Cathy Dupuy

Alain Descaves

Co-secrétaires du Parti de Gauche sur la quatrième circonscription


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