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Juil 12

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Déclaration de Alain Baché Plénière du 24 juin 2010, Dossier LGV



Monsieur le Président,
Cher(e) Collègue,

C’est un sujet qui effectivement est très sensible sur une partie du territoire de l’Aquitaine.
Il est, je crois nécessaire, d’écouter ce qui s’exprime, le dit sur ce projet.
Prudence doit prévaloir.
Qui peut en l’état affirmer avoir raison à 100%.
Je pense pouvoir le dire, personne.
Par contre, ce qui peut nous rassembler et gagner l’adhésion, c’est la nécessité partout de développer le transport par fer :
  • Pour les personnes
  • Pour les marchandises
C’est nécessaire en terme environnemental, c’est nécessaire en terme humain, en terme de développement économique pour notre région
Je rappellerai tout simplement qu’aujourd’hui les décisions politiques du gouvernement conduisent à supprimer du transport par fer. La fin du « wagon isolé », le non entretien des lignes, sans oublier les suppressions d’emploi et l’appauvrissement du service public.
Conséquence immédiate, plus de camions sur les routes.
Vous le savez, nous ne partageons pas ces choix.
Aussi, il est bon que notre institution ne s’enferme pas dans des certitudes.

L’étude complémentaire proposée peut et doit aider à ouvrir d’autres perspectives que celles proposées par le gouvernement.

En effet, beaucoup de questions restent posées :
1/ le scénario actuel retenu est-il le choix le plus pertinent ?
2/ 20 milliards pour un tel tracé, est-ce vraiment prioritaire ?
3/ Un gain réel pour l’usager, en est-on bien certain, et est-ce un enjeu majeur ?
4/ L’impact écologique, économique et humain est-il compatible avec l’idée de développement durable

De plus, le dossier actuel contient des interrogations que nous sommes en devoir de nous poser.
Il existe un flou inquiétant quant au coût définitif et au montant des subventions attendues des collectivités.

Nous réaffirmons et continuons de penser que le financement des LGV doit être du ressort exclusif de l’Etat et de l’Union Européenne, car il sert avant tout à relier les grandes métropoles entre elles.

Et l’inadmissible est atteint, alors que l’Etat tire à boulet rouge contre les collectivités locales, qu’il juge trop dépensières, il va pomper ces mêmes collectivités en leur demandant des financements supplémentaires.

A ce stade, même une participation de l’Union Européenne n’est pas certaine, en tout état de cause pas arrêtée.
De plus, la mixité voyageurs/marchandises de cette nouvelle infrastructure n’est pas du tout assurée.
Et la contribution du réseau ferré de France est subordonnée au compte de l’entreprise.

Nous le savons, le groupe Vinci qui emporte la mise pour Tours-Bordeaux réclame une subvention supérieure à 50% de l’investissement d’un montant approximatif de 7,8 milliards d’euros.
Le groupe Vinci compte également sur le montant du péage que devra acquitter la SNCF pour emprunter l’infrastructure. Investissant 3,8 milliards d’euros environ, le groupe Vinci réclamerait 250 millions d’euros par an pendant 50 ans.
Il nous est en fait demandé de faire appel aux fonds publics tirés de la fiscalité locale et nationale toujours plus injustes, pour assurer aux actionnaires de Vinci un taux de rendement supérieur à 5% (ce n’est pas si mal comparé au Livret A) par an durant 50 ans.
Une recherche de rentabilité qui se fera toujours plus au détriment de la sécurité du réseau et aggravera les inégalités sociales sous la pression de tarifs toujours plus élevés.

Alors oui à cette étude complémentaire, mais en mettant tout sur la table. Et arrêtons de jouer sur les peurs.
Le bon sens et la logique doivent prévaloir.
Le développement humain durable est le choix que nous ferons en toutes circonstances.
Oui il faudra construire de nouvelles lignes de chemin de fer, rouvrir celles qui ont été fermées ces dernières années, c’est une nécessité, c’est une urgence.
Nous voterons donc pour le financement de cette étude et resterons vigilants sur les décisions prises et à prendre.




Alain BACHE

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