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Mar 16

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La Laïcité et la 6ème République.

La Laïcité et la 6ème République

Après les nombreuses attaques que la Laïcité a subie, elle reste pourtant le fondement de notre république et devra être confortée par la modification de la loi 1905 qui sera un des piliers de la 6ème République.

Jamais une loi n’aura autant été détournée et bafouée par nos hommes politiques et Sarkozy et son gouvernement sont en pointe actuellement pour mélanger politique et religions.

 

Le « Robert » donne cette définition de la Laïcité :

« Principe de séparation de la société civile et de la société religieuse »

 

Nous pourrions ajouter :

– La Laïcité doit être indépendante de toutes conceptions religieuses.

– La Laïcité doit séparer nettement le pouvoir politique du pouvoir religieux.

– La Laïcité est un outil qui doit permettre de penser librement pour accepter les différences.

– La Laïcité, c’est la faculté d’imaginer que l’autre soit différent et accepter qu’il pense autrement.

– La Laïcité c’est une Éthique d’État où les trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) et l’éducation sont indépendants de toutes les confessions.

– La Laïcité c’est une conscience qui propose la liberté de pensée, le respect de la différence et la tolérance.

La Laïcité est tout ce qui doit nous rassembler au-delà de nos croyances personnelles.

 

La religion doit être réservée au cadre privé et ne doit en aucun cas interférer, ou pire, se substituer aux lois de la République.

 

La loi de 1905 a donc été votée pour séparer l’église de l’Etat mais il faut constater qu’elle n’est pas appliquée partout sur le territoire Français.

En effet, lors de la promulgation de la loi, l’Alsace-Moselle est encore en territoire Allemand. En 1918, quand elle rejoint la France, elle conserve le statut concordataire et le gardera malgré les efforts du gouvernement en1924 pour y mettre un terme. Ce régime sera supprimé le temps de la seconde guerre mondiale jusqu’en 1944, et ce, malgré la constitution qui proclame de nouveau la laïcité de la République. C’est ainsi que la région Alsace-Moselle n’applique pas le principe de laïcité et que les communes sont contraintes de subventionner la construction et l’entretien des lieux de culte et que près de 1500 agents du culte, qu’ils soient catholiques, protestants, ou israélites sont aujourd’hui rémunérés par l’Etat (2008).

Il est temps de faire appliquer la constitution sur tout le territoire Français c’est une question d’identité citoyenne, la loi de 1905 ne peut et ne doit souffrir d’aucune dérogation.

 

Que dire alors des régions concernées par la constitution ou des communes cèdent des terrains pour construire des lieux de culte, où certaines participent aux financements des travaux ? Que penser de l’état qui finance les associations religieuses, qui distribue l’argent public aux écoles religieuses, qui rémunère les aumôniers ? Que penser de la prise en charge des travaux, des charges et de l’entretien des lieux de culte construits avant 1905? Que penser de Sarkozy qui nomme un ministre du culte et qui s’implique de façon péremptoire dans la religion?

Comment justifier cet état de fait quand une loi est censée nous protéger pour nous réunir?

 

La République doit rassembler et doit prendre en charge les notions de morales et d’éducations trop longtemps laissées à la discrétion des religions. Elle doit combler le vide laissé par les lois et proposer sa propre vision du bien et du mal, ce qui est civique et ne l’est pas. Laisser le peuple sans éducation civique est de fait une attaque faite à la Laïcité. Les non-croyants ont le droit de trouver des réponses, qu’elles soient différentes ou non de celles proposées par la religion, c’est aussi un des devoirs de la République.

La Laïcité ne pourra se passer de l’éducation civique pour survivre.

 

La loi de 1905 ne pourra donc pas rester en l’état si nous souhaitons une vraie séparation de l’état et des religions. Des articles devront être ajoutés et d’autres adaptés au monde d’aujourd’hui.

Prenons quelques exemples :

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TITRE PREMIER – Principes.

ARTICLE 1. – La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

ARTICLE 2.- La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites aux dits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.
Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3.

 

Cet Article 1er exprime à lui seul les incohérences et les différences d’interprétations.

« Garantir » implique nécessairement l’action et donc l’immiscions du civil dans le religieux.

Ce terme peut-être utilisé pour impliquer l’état dans la construction d’une église ou la dotation d’un terrain puisque la république « doit garantir ». La non mise à disposition des moyens pour obtenir un lieu de culte peut donc être déclaré en contradiction avec la loi puisque que le culte ne peut s’exercer librement faute de lieu dédié. Malgré les éclaircissements notés plus loin, cette phrase permet donc à elle seule les dérives que nous constatons de plus en plus souvent.

Ne pourrait-on remplacer par « …Elle protège le citoyen dans l’exercice du culte… » ?

De cette façon, l’intervention de la république se limite à la protection de ce droit fondamental sans immiscions du civil dans la pratique effective.

Ce n’est qu’un exemple et en tout état de cause, les dérives constatées doivent donner lieux à réflexions.

 

L’Article 2 n’est pas appliqué en Alsace-Moselle et est souvent détourné ailleurs pour les raisons citées ci-dessus entre autres… L’urgence est de faire respecter la constitution et la loi sur tout le territoire de la république ce qui paraît être la moindre des choses.

 

Quelques articles suivants prêtent le flanc à d’autres critiques concernant les frais engagés par la république pour faire fonctionner les lieux de culte ce qui est en contradiction avec l’Article 1er. La Rédaction de cette loi a été inspiré par le contexte de l’époque et mérite d’être adaptée aux défis actuels. C’est ainsi qu’il faudra sans doute revoir le rôle des églises dans la contribution aux frais engagés par les lieux de culte. Le principe d’une location, d’une « participation » par exemple, pourrait être envisagée pour les monuments classés et (ou) propriété de l’état. Les financements des constructions nouvelles des lieux de culte doivent provenir uniquement de la sphère privée. Les permis de construire doivent prendre en compte les populations effectivement concernées avant d’être délivrés.

 

Les Religions rassemblent les croyants, Le challenge de la république est de rassembler les femmes et les hommes au-delà des religions pour que nous puissions vivre ensemble.

Quelques pistes :

– La république reconnaît la religion uniquement dans la sphère privée.

– Les lois de la Républiques doivent donc être prépondérantes et prioritaires sur toutes autres lois.

– Le respect de la république doit être un préalable à toutes croyances.

– La république n’a pas à juger du bien fondé ou non de la religion.

– La république ne doit en aucun cas prendre en compte les lois religieuses.

– La république doit protéger le citoyen dans l’exercice du culte.

– La république ne doit pas arbitrer ni commenter les différences de vues entre religions.

– La république reconnaît la religion dans son ensemble mais ne reconnaît pas une religion en particulier. De ce fait la république ne peut légitimer un culte plus qu’un autre.

 

Un vrai débat devra avoir lieu tôt ou tard.

 

Il y a donc des pistes nombreuses pour adapter la loi de 1905 au monde d’aujourd’hui. Ces modifications doivent séparer de façon précise la république et la religion. Aucun article ne doit faire référence au fonctionnement du culte. C’est aux religions et à elles seules de décider de leur fonctionnement sous réserve qu’il soit respectueux des lois de la république.

Au moment où l’intégrisme se développe à travers le monde et jusque dans notre pays, la Laïcité est le seul moyen de faire vivre non-croyants et croyants de tous bords ensemble.

Le citoyen doit se retrouver et exister dans la république au-delà de ses croyances personnelles. Seule la défense acharnée de la Laïcité pourra maintenir la cohérence du peuple.

 

 

Pour finir ce début d’argumentaire, une citation qui résume très bien la Laïcité :

 

« La laïcité est une valeur essentielle, avec ce souci de la liberté de conscience et de l’égalité de tous les hommes, qu’ils soient croyants, athées ou agnostiques. L’idéal laïc n’est pas un idéal négatif de ressentiment contre la religion. C’est le plus grand contresens que l’on puisse faire sur la laïcité que d’y voir une sorte d’hostilité de principe à la religion. Mais c’est un idéal positif d’affirmation de la liberté de conscience, de l’égalité des croyants et des athées et de l’idée que la loi républicaine doit viser le bien commun et non pas l’intérêt particulier. C’est ce qu’on appelle le principe de neutralité de la sphère publique. »
(Henri Pena-Ruiz / septembre 2003)

 

La paix et la cohérence d’un peuple passent obligatoirement par la Laïcité.

 

Christophe FRICHETEAU

 

 

 

 

 

 

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