Lénine disait « un pas en avant des masses, pas davantage. » Vous semblez dix coudées plus loin !
Peut-être parce que je ne suis pas léniniste ! Sérieusement : la question d’une constituante comme stratégie du changement social est posée partout dans le Monde.
Au Brésil, nos amis ont fait des comités d’action pour une constituante : ils ont rassemblé sept millions de signatures. Sept millions !
Donc la revendication d’une constituante n’est pas une lubie de Mélenchon et de ses amis en France. Là où on veut un changement de société, il faut essayer de le mener de manière civilisée, par les méthodes de la démocratie.
De quelle manière notre projet peut-il susciter l’adhésion ? Comment créer une dynamique qui puisse devenir majoritaire ?
En rassemblant une force qui parle clair et se donne à voir. Car la force va à la force.
Après l’élection présidentielle de 2012, j’ai été à l’initiative de cinq marches de masse. Il est frappant de voir comment le système s’acharnait à minorer le nombre de participants.
Le PS souffle sur les braises de l’extrême droite pour faire fructifier le chantage à la peur et culpabiliser toute alternative à gauche.
Et nous ? Comment contourner tout ça ? En fédérant le peuple. Abstrait ? Un peu c’est vrai. Mais comme on dit « vite la 6éme République », on a l’élément fédérateur.
Car le changement de la règle du jeu démocratique peut réunir des catégories sociales extrêmement différentes qui ont des préoccupations très diverses : sociales, écologiques, démocratiques, tout est nié par l’ordre actuel.
La constituante est une perspective qui permet de rassembler.
( Extrait de l’article paru dans le Nouvel Obs ce 09/10/2014 )