C’était une élection à caractère spécial : en un seul tour, et pour un parlement européen que les citoyens connaissent mal, puisque, à l’heure médiatique, aucun média ou aucune chaîne ne relaye son activité… L’abstention annoncée a eu lieu, et la première faute d’une certaine gauche, dont le PS, aura été de ne pas marteler que, de la part de celles et ceux qui se sont opposés au gouvernement et à la majorité (ce qui représente 70% des citoyens), ne pas voter revenait à permettre à l’UMP d’obtenir une victoire, certes, en trompe-l’oeil, mais une victoire tout de même, dont il était certain qu’ils se vanteraient. Et c’est ce qui se passe depuis hier soir. Le collège électoral a beau n’avoir pas obtenu la participation de la moitié de ses inscrits, les 28% de l’UMP sont instrumentalisés par le pouvoir pour en faire la victoire du chef de l’Etat ! Il faut mesurer le scandale de cette situation, puisque, si celles et ceux qui forment la majorité civique et qui rejettent la majorité présidentielle avaient voté, les résultats d’hier auraient été très différents, et l’UMP, la majorité et le gouvernement auraient pu être en situation de blocage. Là, ils vont faire comme s’ils avaient les mains libres de. L’abstention aura donc été criminelle, alors que certains lui font gloire d’avoir du sens ! Car si les électeurs de gauche ne voulaient pas soutenir une nouvelle fois les candidats PS, ils pouvaient voter pour d’autres listes, ce que certains n’ont pas manqué de faire pour la liste Bové-Joly (pas de Cohn-Bendit sur les affiches), ou dans une moindre mesure pour le Front de Gauche. Et d’ici les prochaines élections, européennes, et 2012, le temps est long, et les mauvais coups portés contre les citoyens à tour de bras depuis 2007 devraient continuer, à commencer par une gestion calamiteuse des moyens publics avec un chômage en croissance permanente. En Europe, la victoire des conservateurs, relative, illustre plutôt la progression d’une ploucocratie, débilisée par des programmes berlusconiens, et notamment chez les plus de 60 ans, celles et ceux qui ont bénéficié de l’Etat providence et social pendant toute leur vie, et qui, parvenus à la retraite, votent pour ses ennemis, pour la droite, dans un mélange sidérant d’égoïsme et de stupidité pure. Pour la gauche en France, le vote de droite des plus de 60 ans devra être travaillé au corps par des engagements novateurs. En quelques jours, la bulle de cette élection va se dissoudre, avec le « retour à la réalité » : chômage, déficits, incurie, attaques contre les libertés, …
JCG