Un appel à voter a été diffusé sur le canton de Montignac, dans le cadre de primaires citoyennes, afin de choisir « le candidat ou la candidate de la gauche » parmi une liste de cinq personnalités du Parti socialiste et d’une du Parti Radical de Gauche.
Nous sommes membres du Parti de Gauche et appartenons au Front de Gauche qui aux dernières élections cantonales s’est affirmé comme la deuxième force de gauche en France. Le Front de Gauche a un candidat, Jean Luc Mélenchon, et un programme partagé (en vente en librairie).
La Gauche ne se limite donc pas au seul Parti Socialiste. Ces primaires sont comme l’indique clairement l’article de Germinal Peiro paru dans l’Essor Sarladais du 16 septembre celles du Parti socialiste et du Parti Radical de Gauche. Nous opterons donc pour une maladresse. Nous ne vivons pas encore sous l’ère du bipartisme.
Pourquoi le Parti de Gauche, le Front de Gauche, n’appellent-ils pas à participer à ces primaires socialistes?
Parce que plutôt que de faire appel à l’ensemble de la population pour régler des débats internes au Front de Gauche, nous avons d’abord scellé une union de plusieurs partis et organisations (Parti communiste français, Parti de Gauche, Gauche Unitaire, FASE, … ) sur un programme partagé qui va être soumis dès maintenant à discussion et pour amendement à la population dans le cadre d’Assemblées citoyennes – un programme de rupture avec le capitalisme et le libéralisme, mais aussi avec les institutions de la Vème République, plus qu’un programme de régulation ou d’accompagnement du système.
Effacer la diversité de la gauche au lieu de la respecter, porter le débat sur des personnalités plutôt que sur des idées, des projets ou des programmes, éloigne le citoyen d’une participation active et concrète à l’élaboration des décisions politiques. Telle n’est pas notre option.
En outre, là où il y a eu des primaires à gauche en Europe, cela s’est soldé par la désintégration du parti qui les avait organisées.
En outre, là où il y a eu des primaires à gauche en Europe, cela s’est soldé par la désintégration du parti qui les avait organisées.
Alors qu’il y a nécessité à développer des formes de lutte d’idées fondées sur des arguments ainsi qu’une organisation institutionnelle opposées à la logique conservatrice et autoritaire de la Vème République, les primaires nous apparaissent comme un « trou noir » de dépolitisation et de personnalisation.
Nous ne nous immiscerons pas dans ce débat qui est celui du Parti Socialiste et du Parti radical de Gauche. Mais nous souhaitons vivement qu’un débat s’instaure le plus rapidement possible au sein de la Gauche, par la participation citoyenne, sur le projet pour 2012.
Prenons justement à titre d’exemple la question institutionnelle.
Sur le Sarladais, nous partageons avec bon nombre de militants socialistes l’idée qu’il nous faut rompre avec les institutions de la Vème République. Mais le projet socialiste est particulièrement évasif sur cette question – 12 lignes seulement !
Et puis, pendant 50 ans le Sénat a été jugé par la Gauche comme une institution réactionnaire – un « anachronisme démocratique », la « plaie » du régime – pour reprendre les termes de deux candidats aux primaires socialistes. Même si nous nous réjouissons de l’émergence dimanche dernier d’une courte majorité de gauche, celle-ci transformera-t-elle le Sénat en une assemblée creuset, un bouclier supplémentaire pour les français comme on l’entend soudainement ? S’agit-il d’un appel à conserver le Sénat sans transformation ou quelques changements à la marge ?
Quelle lisibilité auront dans ces conditions les citoyens appelés à voter pour ces primaires socialistes concernant l’engagement à changer les institutions ? Quelques modifications votées par le Congrès en dehors de toute implication citoyenne? Un référendum, mais qui rédigera la proposition ?
Quelle lisibilité auront dans ces conditions les citoyens appelés à voter pour ces primaires socialistes concernant l’engagement à changer les institutions ? Quelques modifications votées par le Congrès en dehors de toute implication citoyenne? Un référendum, mais qui rédigera la proposition ?
Le Front de Gauche propose clairement la convocation d’une Assemblée Constituante afin de garantir la souveraineté populaire, assurer la primauté de l’intérêt général sur les intérêts financiers, permettre une implication populaire continue dans les actes de la vie professionnelle, sociale et politique par l’inscription de droits nouveaux pour les citoyen(ne)s et les salarié(e)s. Il n’ y a pas de changement progressiste durable sans garantie institutionnelle.
Le Parti de Gauche, le Front de Gauche, appellent donc la population à venir participer largement aux assemblées citoyennes et aux débats qui seront organisés dès le mois d’octobre sur la quatrième circonscription de la Dordogne et partout en France. La première aura lieu à Sarlat le vendredi 14 octobre.
Alain Descaves et Cathy Dupuy
Co-secrétaires du comité du Périgord Noir du Parti de Gauche
Co-secrétaires du comité du Périgord Noir du Parti de Gauche
