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Oct 27

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Pour un budget offensif, solidaire et durable

Séance plénière du 25 octobre

 

A l’heure où nous abordons la construction du budget régional pour 2011, nous ne pouvons le faire sans avoir un regard sur le contexte social et politique que connaît notre pays.

 

N’en déplaise à certains, ce que nous vivons en France mais aussi en Europe, est la logique de ce qu’il faut bien appeler « du toujours plus, toujours plus » pour quelques-uns, alors que l’on demande au monde du travail, à notre jeunesse, aux femmes et aux hommes, sacrifices et acceptations de devoir bien moins vivre que les générations précédentes.

 

Il ne s’agit pas simplement de la question de la retraite, mais tout simplement d’un recul de civilisation.

 

Il faudrait donc accepter, toujours selon ce gouvernement de droite et des barons de la finance, de se laisser « voler nos vies ».

 

Non, la vie ce n’est pas d’avoir la perspective de mourir au travail, la vie c’est vouloir le progrès, l’égalité, la liberté, la fraternité.

 

Les dérives actuelles seront dramatiques pour notre jeunesse.

 

Les solidarités construites par nos aînés sont petit à petit dépecées avec le seul objectif de rendre tout marchand, tout concurrentiel.

 

Et nul ne peut contester aujourd’hui que ces dérives conduisent petit à petit à l’exclusion, la mise à l’écart d’un nombre de plus en plus important de personnes. De plus, cela conduit à des dépenses sociales que l’ont fait supporter au monde du travail.

 

Ce ne sont ni les manifestations, ni la mobilisation des jeunes, ni les grévistes qui sont insupportables mais bien ces logiques politiques, cette arrogance du gouvernement et le mépris dont est victime notre peuple.

 

. La vérité c’est que jamais dans notre pays, il n’y a eu autant de richesses.

 

Faut-il rappeler que le PIB est de plus de 2.000 milliards et que nous sommes en France les plus efficaces en termes de productivité.

Sur ces 2.000 milliards en 20 ans petit à petit ce sont 195 milliards, 10 points du PIB, qui ont été pris dans les poches des travailleurs !

Et comme si cela ne suffisait pas, il y a des chiffres que montre arrogance et mépris :

 

  • Salaire mensuel : 333.333 euros pour le patron de LVMH

  • 308.000 euros pour le directeur de Sanofi-Aventis

  • 34 millions pour la désormais célèbre héritière de l’Oréal

 

IL EXISTE DANS CE PAYS DES MARGES POUR REPONDRE AUX ATTENTES DE LA POPULATION .

 

Vous comprendrez que les discours qui visent à culpabiliser, faire peur à celles et ceux qui souffrent, qui sont exclus, qui ont difficulté à vivre de leur travail sont difficiles à entendre.

Et ce sont ces mêmes logiques du « toujours plus » qui conduisent à mettre au pain sec et à l’eau les collectivités.

 

En ce sens, la Région doit entrer en résistance face aux diktats de la droite et être un appui pour la contre-offensive du monde du travail et de la jeunesse.

Nous devons avoir l’ambition et avec nous les 21 régions dirigées par la gauche, de devenir des pôles de résistances et d’alternatives aux choix politiques actuels.

 

Notre groupe est évidemment très conscient de la situation dans laquelle le gouvernement entend enfermer la discussion budgétaire.

 

Conscient du fait que les collectivités territoriales seront bientôt complètement asphyxiées ; que l’encadrement de leurs financements consacrera la disparition de nombreux dispositifs sociaux, consécutive à la forte réduction des moyens qui leur sont alloués.

Conscient que la suppression de la taxe professionnelle, si elle n’est pas visible dès 2011, signifiera par la suite la disparition de l’autonomie fiscale des collectivités.

Conscient encore qu’avec la perte programmée de la clause de compétence générale, la volonté affichée par la droite est bien de transformer les collectivités locales en relais de réformes gouvernementales.

 

Conscient enfin que c’est à une recentralisation autoritaire des pouvoirs à laquelle nous assistons, niant l’esprit même de la décentralisation, initiée pour rapprocher les citoyens des lieux de décision et de mise en place des politiques publiques et pour développer des espaces de souveraineté populaire.

De plus, nous ne pouvons pas continuer à nous substituer à un Etat qui devient défaillant.

 

Vous le savez, nous le savons tous, l’Etat n’honore pas ses dettes. Il doit plusieurs milliards à l’ensemble des collectivités.

Plusieurs millions à notre collectivité.

 

En effet dés 2011 la collectivité régionale verra ses ressources fiscales de nouveau réduite, puisque nous ne percevront plus la part de la taxe foncière que ce soit sur le bâti ou le non bâti.

Il faut se rendre à l’évidence, la décentralisation risque de n’être plus qu’un mot, les ressources de notre collectivité sont constituée a plus de 90% des dotations ou des reversements d’impôts sur lesquels nous n’avons plus aucune possibilité d’agir.

En tarissant les ressources, le gouvernement impose ses choix politiques à l’ensemble des collectivités locales et contribue ainsi au dépérissement des politiques publiques, niant le choix des électeurs lors des dernières élections régionales.

Cette politique n’est pas seulement néfaste, elle constitue un véritable hold – up sur la démocratie.

La Région Aquitaine doit, dans ce contexte avoir l’ambition de devenir un pôle de résistance et d’alternative à la politique de l’UMP et de ses représentants qui cherchent à nous imposer leurs choix.

 

Aussi, notre résistance doit commencer par le refus de payer ou de faire l’avance à la place de l’Etat, et aussi par notre non-participation à des dépenses qui sont de son ressort, et pourquoi ne pas aller jusqu’à supprimer nos aides aux établissements scolaires privés notamment dans le cadre d’investissement sur un parc immobilier qui ne nous appartient pas.

Pour nous, il ne doit pas s’agir simplement de dénoncer ou de vouloir faire de la surenchère, mais à partir du contexte d’élaborer un budget qui doit au moment structurant de la vie de notre institution être le premier acte majeur de noter majorité régionale.

 

Il doit traduire l’ambition et le sens que nous entendons donner à notre mandat.

 

C’est avec ambition que nous voulons travailler à sa construction.

Pour le groupe Front de Gauche, ce budget doit révéler l’engagement politique et public fort de notre majorité. Qui exprime tout à la fois, notre refus de la logique destructive dans laquelle le pouvoir UMP entend nous faire entrer. Qui use de tous les leviers à notre disposition pour contraindre au recul un gouvernement affaibli et discrédité. Qui en appelle à une riposte commune de l’ensemble des Régions dont les électeurs et les électrices ont confié la direction à gauche.

Commencer à engager des arbitrages budgétaires anticipant la pénurie, ne nous apparaît pas la bonne solution. Cela ne peut que nous lier les mains pour l’avenir, nous amener à nous soumettre toujours davantage aux diktats du gouvernement. Au risque de démobiliser et décourager celles et ceux qui nous ont, au mois de Mars, donné avec éclat le mandat d’agir et diriger à gauche notre Région.

 

Nous ne pouvons pas, sans engager une mobilisation forte pour exiger des ressources supplémentaires (versement taxe transport régional, dotations indexées sur le coût réel des charges, remboursement des sommes non compensées dans le transfert de compétences…), construire un budget en régression sur les années précédentes.

Il nous faut, au contraire, nous tourner vers nos concitoyens, pour les informer de la situation et leur donner les moyens d’en être acteurs.

Bien sur nos efforts doivent se poursuivre sur le développement économique et l’emploi. Nous le savons tous et ce même si notre Région résiste un peu mieux que la situation de l’emploi n’est guère reluisante.

De plus, de lourdes menaces pèsent sur la filière bois suite à la tempête du 24 Janvier 2009 et aujourd’hui nous devons faire face a l’attaque des scolytes, et même si les collectivités locales se sont engagées pour faire face, une problématique a été un peu oubliée le risque de manque de ressources de matière première à faible échéance.

Si l’on regarde la situation, ce sont plusieurs milliers d’emplois supprimés dans divers secteurs ces derniers mois : Célanèse, Sony, Capdevielle, Lonné…

 

Aussi, nous faisons la proposition qu’à l’initiative de la Région soit organisée des assises régionales de l’emploi pour un nouvel développement économique, durable humain de nos territoires, qui pourraient se préparer par des assises départementales co-organisées avec l’ensemble des élus, des responsables d’entreprises, des acteurs économiques, des responsables syndicaux, des salariés et les populations, ainsi nous marquerions un peu plus la volonté de la région de mise en œuvre d’une conception nouvelle de développement des nos territoires.

Le rôle social des entreprises sur nos territoires ne peut s’entendre que par d’autres logiques, que la simple logique de la mise en concurrence et les performances financières.

 

Le développement de l’emploi doit en outre demeurer une priorité régionale, dès lors nous devons affirmer notre refus d’aider financièrement des entreprises qui licencieraient ou qui partageraient des dividendes alors même qu’ils bénéficieraient d’Argent public. Les niches fiscales et autres exonération ont profités à hauteur de 8 milliards en 2010 aux entreprises d’aquitaine.

Nous souhaitons, a ce sujet, que notre assemblée puisse rapidement établir un bilan exhaustif, clair, transparent, et contradictoire des différents dispositifs en matière d’intervention économique.

Nous demandons, la mise en place rapide de nouveaux règlement d’interventions qui conditionne les aides aussi a des critères sociaux et humains.

Nous souhaitons que ce règlement nouveau puisse favoriser l’information des salariés au travers de leurs organisation syndicales représentée dans l’entreprise et de leur comité d’entreprise.

Il nous paraît indispensable de valoriser auprès des salaries l’utilisation de l’argent public.

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Notre conception de produire au plus près des lieux de consommation va dans ce que nous appelons le développement humain durable, et doit nous conduire à continuer à apporter un soutien massif aux filières agricoles de production locale qui favorisent les circuits courts.

Sur cette question, un aspect essentiel doit être pris en compte en plus de la nécessaire rémunération, en lien avec le prix, c’est la problématique de l’eau.

Le bon sens doit l’emporter, cela fait des années que le monde agricole travaille et lutte contre les gaspillages d’arrosage, sauf hélas peut-être les grands trusts agricoles. Aussi, nous pensons que l’eau peut se stocker quand il pleut.

Nous nous devons d’offrir une assistance aux communes qui auraient la volonté de retourner en régie publique mais également de renforcer le combat de celles et ceux qui œuvrent pour de véritables services publics de l’eau et de l’énergie

 

L’eau, l’air, la terre, sont des biens communs et nous devons veiller à leur préservation.

 

J’ai parlé il y a quelques instants de la filière bois et puisque la Région aide le logement social, tout en développant la construction bois, ce qui est extrêmement positif il ne faudrait pas, là aussi que nos efforts soient mis en échec par le hold-up en préparation puisque l’Etat va prendre 340 millions d’euros pendant 3 ans dans les caisses HLM, qui va se traduire par à minima 80 euros d’augmentation annuel sur les prix des loyers.

Au travers de cet exemple, c’est l’ensemble des services publics qui sont visés.

Nous le savons tous, seul le service public est garant d’égalité et vecteur d’un aménagement de nos territoires.

Il est temps que chacun prenne bien conscience que la logique de compétition entre les territoires, entre les régions est une logique destructrice, l’Etat jouant sans vergogne de cet esprit de compétition pour minimiser son investissement dans sa mission fondamentale d’aménagement du territoire et de respect du principe d’égalité des citoyens devant le service public.

L’exemple du financement de la LGV est à ce propos marquant et le chantage qui nous est fait sur son financement est proprement scandaleux. Nous y reviendrons dans la délibération du protocole de financement.

Avec ce projet, il nous faut bien mesurer que l’on nous demande de faire toujours plus pour entretenir le réseau existant aujourd’hui de plus en plus défaillant du fait des choix des politiques conduites par la SNCF, RFF et l’Etat.

Nous n’en serions pas là si un plan rail national était décidé.

Là aussi, permettez-moi de montrer toutes les contradictions qui existent avec le Grenelle de l’Environnement.

Certes pour faire circuler moins de camions et de voitures, il y a besoin de plus de chemins de fer, or les annonces faites nationalement vont vers des fermetures et que voyons-nous dans notre région l’arrivée de l’A65, la privatisation de la RN10, sa mise à 2×3 voies et l’installation du péage ce qui tend à prouver que l’on ne veut pas en finir avec les murs de camions puisque l’on construit, on agrandit donc on reste sur les mêmes logiques.

A l’heure où l’on annonce la réforme territoriale comme un progrès de la démocratie, permettez-moi d’en douter puisqu’on va éloigner un peu plus les centres de décisions des populations et enlever les quelques pouvoirs qu’avaient les élus de proximité.

Nous avons besoin de résister pour toujours poursuivre nos actions en termes d’égalité et de solidarité.

Bien sûr poursuivre nos actions pour la culture, la formation professionnelle, l’éducation, la culture, la jeunesse, le sport et les nouvelles techniques de communication.

Et c’est bien que la Région est décidée de s’engager dans l’apprentissage, cela peut permettre à des jeunes de trouver une place dans notre société.

La formation dans son ensemble est un sujet particulièrement sensible.

A ce propos, nous nous inquiétons de voir disparaître dans les orientations budgétaires le programme régional de lutte contre l’illétrisme, nous rappelons que 9 % de la population d’Aquitaine souffre de ce stigmate de la pauvreté. Au moment où un certain nombre de centre de formation de notre région se trouvent face à de lourdes difficultés, je pense notamment à la MPS à Artigues, nous croyons vraiment indispensable de réaffirmer notre priorité au travers du programme « compétence clé » à développer un service de formation destiné aux plus démunis de nos concitoyens. Nous souhaitons mettre cette volonté en parallèle avec le soutien que nous mettons par exemple, sur l’extension de Bordeaux Ecole Management, campus privé, qui ne touche pas 9% de la population.

Oui, il nous faut avoir l’ambition de faire vivre un véritable service public régional de la formation.

 

Enfin, nous réaffirmons notre opposition à voir les économies recherchées se faire sur le dos du service public par le biais d’une application de la RGPP dans notre collectivité.

Nous croyons indispensable afin de démontrer notre volonté de dialogue social de gommer les inégalités qui existent dans le régime indemnitaire au sein n de notre institution et que l’ensemble des salariés puissent bénéficier très vite des prestations sociales d’un COS. Nous voulons attirer votre attention sur le coût que représenterait cette véritable avancé sociale : 0.09 % du budget régional total. C’est aussi une façon de redonner du pouvoir d’achat dans les territoires d’Aquitaine, ou la moyenne des salaires reste basse.

Nous considérons à ce sujet même si nous ne méconnaissons pas, le poids des sommes nécessaires, qu’il est urgent d’engager la mise à plat du régime indemnitaires des agents du conseil régional. là aussi l’Etat nous laisse dans une situation que nous ne pouvons tolérer : un régime différent pour des agent de la même collectivité.

Dans cette rentrée sociale mobilisatrice où les salariés et plus largement le peuple est dans la rue, nous souhaitons vivement que les protestations contre la RGPP trouvent dans la majorité régionale un véritable relais politique.

 

 

Non, nous ne pouvons nous soumettre, il nous faut faire de la résistance et avoir d’autres perspectives que la mise au pain sec et à l’eau que la droite veut nous imposer.

Notre demande aura d’autant plus de force qu’elle ne sera pas le fait d’une région isolée, mais sera partagée par l’ensemble des régions dirigées par la gauche et au-delà par l’ensemble des collectivités qui partagent la volonté de faire prévaloir la défense de l’intérêt général et les principes de la République sur la voracité d’une poignée d’actionnaires et d’affairistes au services desquels s’est placé le gouvernement Sarkozy.

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