Les Conseillers régionaux du Parti de Gauche élus le 21 mars ne participeront pas aux exécutifs régionaux. Dans le Limousin et le Nord Pas de Calais, les élus du PCF ont pris une décision identique. Nous respectons ainsi le texte du 28 octobre qui a constitué la base du protocole national d’accord des listes « Ensemble pour des régions à gauche » et/ou Front de Gauche.
Dans ce texte, les partis signataires de cet accord disaient leur « volonté de porter des projets de transformation sociale réelle dans les régions. Si les conditions en sont créées nous pourrons travailler à leur mise en oeuvre jusque dans les exécutifs régionaux car la gestion des régions s’envisage comme un moyen d’atteindre nos objectifs. Notre participation est donc liée aux conditions qui la rendent possible. Il s’agit de la possibilité de mettre en oeuvre les points essentiels de notre programme et du rapport de force permettant effectivement de les appliquer. Cette hypothèse exclut toute participation du Modem ou d’une quelconque organisation de droite. »
Sur cette base, une fois l’hypothèque Modem levée, le Parti de Gauche a souhaité proposer à la négociation trois conditions thématiques issues du programme des listes Front de Gauche. Il ne s’agissait évidemment pas de prétendre imposer, de façon jusqu’au-boutiste, l’entièreté de nos mesures à une liste placée en tête par les électeurs et donc légitime. Mais nous pensions vraiment possible que le CR reprenne des propositions « structurelles » capables d’indiquer un net fléchissement à gauche des régions en rupture avec la logique libérale et productiviste.
Ces conditions étaient les suivantes :
– Exiger que la région adopte une clause de conditionnalité sociale et écologique pour ses aides et subventions. Cette clause se serait dès lors appliquée aux entreprises (pas d’aide aux entreprises qui font des bénéfices et licencient), aux villes (pas d’aide aux villes qui n’appliquent pas la loi SRU), et auraient conduit également à supprimer les financements facultatifs à l’enseignement privé ;
– Un grand service public de la formation professionnelle rompant totalement avec la logique des appels d’offre aux organismes privés. Il s’agissait de marquer, sur l’une des grandes prérogatives de la Région, la priorité au service public dès
lors que l’intérêt général est en jeu ;
– La création d’un comité régional de planification écologique doté de moyens. Dans la plupart des régions, nous n’avons pu tomber d’accord pour que l’ensemble des partenaires de nos listes, dont notre principal partenaire le PCF, reprenne à leur compte ces propositions, ou toute autre proposition, à adresser au PS et à Europe Ecologie.
Quand cela n’a pas été possible de les poser ensemble, nous l’avons donc fait au nom du PG mais dans des conditions évidemment moins lisibles et efficaces. Nous avons constaté que dans la quasi-majorité des régions, ces points ne figuraient pas dans les accords programmatiques conclus entre le PS et Europe Ecologie. Nous considérons donc que ni le rapport de force, ni le contenu ne nous permettent de participer à des exécutifs qui ont pour objet d’appliquer le contrat de mandature signé entre le PS et Europe Ecologie.
De même si nous ne participons pas à ces exécutifs et garderons notre liberté de vote, nous prendrons toutes nos responsabilités dans les majorités de gauche des Conseils régionaux. Nous y défendrons avec pugnacité toutes les actions allant dans le sens de l’intérêt général. Nous y proposerons nos propres mesures et comptons bien nous servir de notre mandat pour que les régions soient le bouclier social annoncé ainsi qu’un acteur volontaire dans la lutte contre le dérèglement climatique. Enfin nous militerons pour que les Conseils régionaux apportent une aide efficace aux mobilisations sociales, écologistes et de défense des libertés contre la politique gouvernementale.