« Notre camarade François Delapierre est décédé, ce matin du 20 juin 2015, après avoir combattu une tumeur au cerveau fulgurante et agressive.
Le Parti de Gauche perd une partie de lui-même. François Delapierre fut le premier à prendre la parole le 29 novembre 2008 lors du meeting fondateur du Parti de Gauche. Doté d’une capacité d’anticipation hors du commun, fin observateur des dynamiques politiques à l’œuvre dans le monde entier, François avait imaginé puis organisé le lancement du Parti de Gauche. Jeune dirigeant de parti, il avait toujours eu le goût de valoriser le talent des autres et en particulier celui des jeunes. Il a formé une grande part des responsables politiques du PG, en les accompagnant de sa puissance intellectuelle et bienveillance.
Militant depuis ses années de lycée, il fut durant vingt-cinq ans de tous les combats de la gauche sociale et antiraciste. En 2012, il dirigea la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en y injectant toute sa créativité et son audace. Son rapport maîtrisé au temps et l’ambition sans limites qu’il avait pour notre mouvement lui permettait de déployer une efficacité et une capacité de décision inégalées, que chacun a pu constater pendant cette mémorable et magnifique campagne.
Infatigable et toujours concentré sur ses tâches, François dirigeait l’hebdomadaire A Gauche, qui en 2014 est devenu A Gauche pour la 6ème République. Alors que la maladie le dépossédait de son corps, François a continué d’écrire l’éditorial jusqu’au bout, au plus grand bénéfice de ses milliers de lecteurs impatients. La ligne éditoriale avait progressé au fil des années, avec lui, qui était toujours en évolution. Issu du mouvement ouvrier traditionnel, il était devenu écologiste, et avait affirmé la nouvelle doctrine de l’écosocialisme. Lors de sa dernière participation à un Bureau National du PG, François avait proposé le lancement d’un mouvement pour la 6ème République.
Le Parti de Gauche est triste. Triste mais si fier d’avoir été dirigé par un homme si superbe. François vivra dans chacune de nos actions, dans chacune de nos indignations, dans chacun des coups que nous porterons à ceux qui gouvernent ce monde injuste qui empêche le grand nombre d’être heureux.
A 44 ans, François part trop tôt, trop jeune, coupé dans son élan créateur. Il ne verra pas l’issue des réalisations qu’il a déclenchées. Mais n’est-ce pas le sort des bâtisseurs de cathédrales ? Les pégistes font le serment de continuer son œuvre.
Je veux manifester ma plus profonde affection à Charlotte Girard, sa compagne, dont le courage et l’élégance morale ont ébloui, pendant ces mois de maladie, tous ceux qui aimaient François. Avec les amis et frères et soeurs de combat de François, nous restons auprès d’elle et auprès de leurs deux petites filles, Valentine et Félicie » Blog de Raquel GARRIDO
(Voir aussi la très belle vidéo, sur le militant François Delapierre par la Télé de Gauche)