C’est que, pour un « pays riche » comme la France (5ème puissance mondiale), membre du G8, le niveau réel du chômage est si élevé qu’il leur a paru insupportable. Puisque malgré leur prétendue expertise, l’économie française est malade depuis des décennies, il fallait donc faire dire autre chose aux chiffres, et ils ont donc trouvé une astuce si facile et si remarquable en faisant connaître le total des chômeurs de catégorie 1 (alors que l’ANPE a huit catégories). Exit les bénéficiaires du RMI des statistiques, les travailleurs à temps très partiel, et donc grâce à ces suppressions magiques, le gouvernement actuel a pu prétendre, avant l’arrivée de « la crise », que le chômage baissait, ce qui n’était pas le cas. Pour des citoyens honnêtes et attachés à des valeurs comme celle de « la vérité », il est très difficile de comprendre puis de s’adapter au fait que les gouvernants puissent mentir sans vergogne, en toute joie cynique. Mais les choses vont encore plus loin. Car lorsque ces ministres nous parlent du chômage et de sa baisse, ou de sa montée désormais reconnue, ils nous laissent penser qu’ils considèrent qu’il s’agit d’un fait problématique pour la France qu’ils ont pour responsabilité de faire baisser. C’est, évidemment, se bercer d’illusion. Depuis le début des années 70 (après 68 et son plein-emploi), les dirigeants de l’Etat ont compris que le chômage était une arme de destruction massive du bonheur et de l’union populaires.
Grâce à ce chômage de masse, les salariés qui ont encore un emploi peuvent être facilement menacés; et s’il faut trouver un salarié, la concurrence
entre les candidats permet d’obtenir de celui ou de celle qui sera choisie l’acceptation des plus basses conditions d’embauche. La petite aristocratie financière et parisienne qui dirige la France ne veut pas du plein-emploi, fait tout et fera tout pour maintenir un chômage élevé. Le peuple de gauche doit cesser d’être naïf.
Jean Christophe Grellety.