Front de Gauche: les communistes en pleine analyse
« C’est dur à encaisser… » À Paris, le candidat communiste Ian Brossat a fait bonne figure dans le XVIIIe arrondissement, avec plus de 13 % au premier tour des législatives.  Mais ailleurs, le PCF a subi une semi-débâcle, perdant près de la moitié  de ses sièges, dont cinq dans ses bastions d’Île-de-France. Avec un  paradoxe qui laisse les dirigeants du siège de la place du  Colonel-Fabien dans une insondable perplexité : malgré sa progression en  voix par rapport à 2007, le parti communiste perd encore et toujours un  nombre important d’élus. Si bien que le deal implicite passé avec  Jean-Luc Mélenchon, à travers le Front de gauche, “À toi la  présidentielle, à nous les législatives”, s’est avéré incapable  d’endiguer le déclin entamé depuis trente ans déjà.
Même des figures de l’Assemblée ont été balayées, comme Patrick  Braouezec à Saint-Denis ou l’ex-président du groupe communiste, Roland  Muzeau, défaits par de quasi-inconnus. Pour lui, le coup est encore  difficile à avaler. « C’est profondément injuste », lâche-t-il, entre deux cartons pour vider son bureau de parlementaire. « Je  progresse dans les trois villes de ma circonscription, j’ai été très  présent à l’assemblée, et je suis battu. On a réussi à faire entendre  notre discours durant la présidentielle, mais tout s’est évaporé trois  semaines plus tard. » En fait, dit Muzeau, « nous avons été broyés face à n’importe quel “candidat du président” ».
Pour autant, ce reflux électoral après une présidentielle pleine de  promesses ne remet pas en cause la poursuite de la stratégie de Front de  gauche. Le conseil national du PCF a voté ce mercredi à une écrasante  majorité (4 voix contre et 27 abstentions, sur 494 votants) de ne pas  participer au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, tout comme les 27 028  militants qui ont voté, à 93,44%. Mediapart a interrogé plusieurs cadres  communistes et du Front de gauche, pour faire le bilan de ces  législatives.
Victimes de la vague rose
C’est  la première explication avancée par les communistes : à gauche, les  électeurs ont choisi le “vote utile”, et le soutien au président de la  République qu’ils venaient de porter à l’Elysée. « Selon les premiers enseignements de l’analyse électorale, explique Lydie Benoît, secrétaire nationale aux élections du PCF, environ  30 % des électeurs de Mélenchon ont voté PS au premier tour des  législatives. Ils ont voté Front de gauche pour pousser le PS à gauche,  mais ils ont voulu répondre présents ensuite à l’appel de Hollande à lui  donner large majorité. »
En fait, dit-elle, « on progresse partout par rapport à 2007, et  tous nos sortants font de meilleurs scores qu’à la présidentielle. La  surprise, c’est qu’on n’avait pas prévu une telle embellie pour le PS.  D’habitude, il grimpe et nous on baisse. Mais là, on grimpe, le PS  grimpe plus, et la droite s’effondre » (sur ce sujet, lire en Prolonger les analyses détaillées de Roger Martelli).
En Seine-Saint-Denis, où le Front de gauche a perdu deux sièges  – celui de Braouezec et celui de Jean-Pierre Brard à Montreuil –, « le vote utile a été très fort, en particulier dans un département où l’envie de chasser Sarkozy était dominante,  explique Eliane Assassi, sénatrice du 93 où le Front de gauche a perdu  30 000 voix entre la présidentielle et les législatives. Là, la gauche  radicale a aussi pâti de l’abstention record qui touche plus fortement  les quartiers populaires et les jeunes. « C’est une vague nationale  contre laquelle il n’était pas facile de résister. Les électeurs ont  voté Hollande une deuxième fois », résume la coprésidente du Parti de gauche, deuxième composante du Front de gauche, Martine Billard.
Une campagne atone
Cette fois, avance aussi Ian Brossat, responsable des questions de sécurité au PCF, « il  suffisait de présenter une chèvre avec le poing et la rose pour être  élu, surtout à Paris et dans la région parisienne où les gens se  positionnent surtout par rapport à des éléments nationaux ». Or,  avancent les communistes, l’absence de grands débats de fond, et la très  faible couverture médiatique de la campagne législative, ont rendu  invisible le Front de gauche.
« Nous, pour réussir, on a besoin d’un haut niveau de politisation  dans le pays. Dans ces législatives, on était dans une saturation des  débats et dans le ras-le-bol post-présidentiel. On a sans doute  sous-estimé les conséquences de l’inversion du calendrier », explique un des porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles.
Pour l’autocritique, le Front de gauche reconnaît aussi avoir raté sa campagne : « On n’a pas fait de campagne nationale mais 577 campagnes avec 577 slogans différents »,  résume Ian Brossat. Avant le scrutin, le PCF disait pourtant en  substance : la présidentielle, “c’est Mélenchon qui a géré, cette fois  c’est nous”, alors que 80 % des candidats Front de gauche étaient issus  du seul PCF. « Une législative, ce n’est pas la présidentielle, c’est une élection où chacun fait campagne dans son coin », expliquait début juin à Mediapart la Mme Élections, Lydie Benoît. Ajoutant même, bravache : « Les 130 000 adhérents, c’est nous qui les avons. »
Résultat, déplore la sénatrice Éliane Assassi, « on a manqué d’une  campagne nationale. C’est une spécificité des élus de se replier sur le  territoire et de déconnecter des grands enjeux nationaux. Or un  parlementaire n’est pas que là pour les trottoirs de la commune d’à  côté ! ». « Peut-être s’est-on trop replié chacun chez soi, en n’ayant  pas vu le rouleau compresseur national à l’œuvre aux législatives », confirme Martine Billard, au Parti de gauche.
La faute à Mélenchon ?
Ce repli, défendu par beaucoup d’élus avant le scrutin, s’est trouvé  renforcé par l’absence de Mélenchon en grand héraut national. Investi  dans sa circonscription du Pas-de-Calais, le candidat à la  présidentielle ne pouvait pas assurer la tournée auprès de ses  camarades, se contentant de visites éclair de soutien, à Paris ou en  Essonne. Depuis sa défaite à Hénin-Beaumont, les langues communistes se  délient (un peu). « Hénin a été une sorte de fixation de la campagne électorale… On a souffert d’un manque de lisibilité »,  regrette le futur président du groupe à l’Assemblée, le député du  Puy-de-Dôme André Chassaigne, qui avait affronté Mélenchon lors de la  primaire du Front de gauche.
Tous les communistes n’ont pas goûté la focalisation de l’ancien candidat sur son combat contre l’extrême droite. « On  s’est laissé enfermer dans un affichage Front contre Front qui a masqué  notre capacité de rassemblement et la réalité de notre projet. C’est un  reproche collectif que je nous fais, mais c’est dramatique ! Car on va  désormais avoir une majorité de godillots comme on en a pas eue depuis  longtemps », affirme le battu des Hauts-de-Seine, Roland Muzeau.
« Jean-Luc dans le bassin minier face à Le Pen, c’était une bonne  idée pour Hénin-Beaumont, mais pas forcément pour le Front de gauche  nationalement », estime aussi Marie-Pierre Vieu, vice-présidente de la région Midi-Pyrénées. Mais, note Ian Brossat, « si  on a manqué d’incarnation nationale, c’est une responsabilité  collective, pas la faute de Mélenchon. L’idée d’aller à Hénin-Beaumont  n’émanait pas de lui. Rejeter la faute sur lui serait injuste et assez  indigne ». Même son de cloche chez Martine Billard, qui défend son camarade : « Cette décision a été prise en commun. on savait qu’il ne serait pas disponible pour aller ailleurs. » L’ancienne députée écolo devenu dirigeante du Parti de gauche estime que le piège médiatique s’est refermé : « Le discours de Jean-Luc à Billy-Montigny était très social. Mais ce n’est pas ce qui a été repris par la presse. »
Plus pragmatique, ou cynique, le secrétaire départemental de la  fédération du Nord, Fabien Roussel, explique pourquoi, selon lui, les  communistes résistent mieux chez les chtis qu’ailleurs (les trois  députés Front de gauche y ont été réélus) : « Il faut savoir  “utiliser Mélenchon” selon les contextes locaux. Dans le Valenciennois,  il a fait 18 % à la présidentielle, quand on fait autour de 30 % à  toutes les élections locales. En revanche, dans la métropole lilloise,  on a progressé en s’appuyant sur la dynamique Mélenchon, qui avait fait  de meilleurs scores que le seul PCF d’habitude. Il faut savoir tenir les  deux bouts. »
Manque de renouvellement, de succession préparée, électoralisme ?
Il faut pousser les caciques communistes pour obtenir davantage  d’autocritique, les seules explications de l’échec législatif se  limitant officiellement au mode de scrutin et à l’hégémonie socialiste.  Suppléante du député François Asensi, sorti vainqueur de son duel  parricide avec l’écolo soutenu par le PS, Stéphane Gatignon, Clémentine  Autain remarque tout de même qu’on « est tous surpris, car tout le monde pensait que ça allait passer tranquille pour les sortants ».
Mais, rappelle-t-elle, les deux députés qui semblaient le plus en  danger, Asensi et Jacqueline Fraysse à Nanterre, sont parvenus à sauver  leur tête : « Ils étaient les seuls à avoir eu la lucidité de dire que sans une campagne de tous les instants, ils étaient morts. » En d’autres termes : certains sortants l’auraient joué trop  sereinement. Même si, souligne Autain, la première raison de l’échec  reste « une démocratie à bout de souffle, et des institutions qui laminent toute représentation à l’image du pays ».
Il n’empêche : interrogé le 3 avril dernier par Mediapart sur  l’absence de renouvellement de maires ou de députés issus de la  diversité en Seine-Saint-Denis, le député déchu Patrick Braouezec  admettait déjà, sans imaginer que cela aurait pu lui nuire : « C’est  une question que je me pose, mais en l’absence de réponse, je me  représente aux législatives. Je repars, alors que je voulais passer la  main, car le parti communiste et moi-même n’avons pas su créer les  conditions pour que la relève vienne de cette diversité. »
D’autres en revanche ne voient pas le souci, et évoquent même un « très mauvais procès ». Comme Lydie Benoît : « Il y avait des candidats socialistes élus depuis Mathusalem, et ils ont été réélus. » Un des battus du Val-de-Marne, Pierre Gosnat, le maire d’Ivry, est pourtant fils et petit-fils de ténors locaux. « Mais son adversaire, Jean-Luc Laurent (chevènementiste soutenu par le PS), est maire du Kremlin-Bicêtre depuis des années, et pas franchement un  symbole de nouveauté. Il n’y aurait que lui de battu, on aurait pu  interroger le problème de la dynastie, mais on voit que des élus depuis  un seul mandat, comme Roland Muzeau, ont aussi été battus… », rétorque Lydie Benoît.
Pour Fabien Roussel, la question aurait pu se poser dans le Nord, où certains élus commencent à atteindre un certain âge. « Forcément,  ils vont bientôt arrêter, et il va falloir commencer à préparer la  suite, ce qu’on n’a pas vraiment fait jusqu’ici. Mais le souci principal  des électeurs, ce n’est pas l’âge du capitaine, mais son implantation  et sa capacité à défendre un territoire. »
Pour la sénatrice de Seine-Saint-Denis, Éliane Assassi, « le renouvellement, on l’avait avec ceux qui n’ont pas été élus. Mais c’est l’expérience qui a payé ». Mais, admet-elle, dans le même temps : « Peut-être  doit-on incarner un peu plus une nouvelle image, plus dynamique, plus  jeune. On n’est encore que le parti des fusillés, alors qu’on est aussi  le parti qui a contribué à la victoire de Hollande. On nous met dans la  case du passé. » D’autres dirigeants éludent la question, tout en reconnaissant l’existence du problème, comme Olivier Dartigolles : « Ça, c’est une question de congrès. Mais il faudra se la poser. Nécessairement… » Le secrétaire national Pierre Laurent confirme : le renouvellement « fait partie d’une série de questions que nous nous posons ».
Le grand nombre de candidats communistes (80 % des circonscriptions)  est aussi pointé du doigt. Pour l’historien du PCF, Roger Martelli, « la présence communiste écrasante dans les candidatures a atténué le caractère pluraliste du rassemblement » et a pu « de-ci de-là, émousser la ferveur militante ».
D’autant plus que les chiffres le montrent : la progression du Front de  gauche a été moins forte dans les villes dirigées par le PCF de la  banlieue parisienne. Une thèse qu’appuie Clémentine Autain : « On n’a  pas réussi à donner à voir la diversité du rassemblement du Front de  gauche, ni le renouvellement ou le rajeunissement. »
Pas de ministres communistes, railleries sur Hue
Mais pour la suite immédiate, les communistes ont tranché mercredi :  ils ne veulent pas d’une participation au gouvernement. Une décision  sans surprise pour qui a suivi la campagne du Front de gauche mais dont  la rumeur a continué à circuler jusqu’au dernier moment, savamment  alimentée par le PS et l’Élysée. Eux ont voulu croire que le PCF  romprait avec la ligne défendue par Mélenchon. Erreur. Requinqués par la  campagne présidentielle, les communistes ont refusé d’aller dans un  gouvernement sans garanties sur le fond, alors que Jean-Marc Ayrault  avait prévenu que le programme de François Hollande était la seule  feuille de route.
Le Front de gauche, pour sa part, avait posé comme condition dès la campagne des avancées sur les salaires – la hausse du Smic notamment –, la réorientation de l’Union européenne et la VIe République. « Nous  avons multiplié durant la campagne présidentielle les appels pour que  soient prises en compte nos propositions. Mais la réponse a toujours été  que les socialistes s’en tiendraient au seul projet présidentiel… Les  conditions de notre participation ne sont donc pas réunies, mais nous  restons disponibles », a expliqué lundi devant la presse le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.
Dit autrement par Ian Brossat, président des élus Front de gauche à Paris : « Tout  le monde avait intérêt à dire qu’on irait. On disait le contraire mais  personne ne nous croyait ! Le cadre fixé par le PS ne conduit en aucun  cas à penser qu’on pourra peser. Et comme on ne pèsera pas, il ne faut  pas y aller. »
Mais, en ce moment, rien n’agace plus un communiste que l’hypothèse  d’un maroquin ministériel pour l’ancien secrétaire national du PCF,  rallié à Hollande avec son micro-mouvement, le Mup (mouvement unitaire progressiste), Robert Hue. À l’évocation de son nom, ses ex-camarades se font cinglants. « S’il est aussi mauvais ministre qu’il a été secrétaire national,  Jean-Marc Ayrault a des soucis à se faire. Et puis ça fait pas très neuf  quand même… ça sent la naphtaline », tacle Ian Brossat.
L’ancien responsable du PCF, qui a rendu sa carte en 2009, fait  désormais figure de traître pour avoir soutenu Hollande à la  présidentielle. « C’est comme les socialistes rejoignant les sarkozystes… Les bras m’en tombent »,  soupire la sénatrice Éliane Assassi. Les communistes sont d’autant plus  agacés que le PS a souvent joué ces dernières semaines de la figure de  Hue pour assurer du soutien de “communistes” à leur gouvernement.
« Il ne faut pas qu’on nous le vende comme un communiste, car il ne représente que lui-même !» s’exclame l’ex-huiste Marie-Pierre Vieu. Avant d’ajouter, pleine d’ironie : « Dans  la logique du gouvernement actuel, où la diversité de la gauche se  résume à des cautions, ce serait aller au bout de la logique. Robert Hue  correspond bien à la définition donnée du PCF par Hollande au …  Ce serait cohérent, puisque dans sa grande humilité, Hue se compare à  Gorbatchev et estime que l’avenir du communisme, c’est la  social-démocratie !»
Majorité ou opposition : le ni-ni fait débat
C’est sur la ligne à adopter, à l’extérieur, que les formations du Front de gauche divergent. Jean-Luc Mélenchon a fixé sa ligne: «ni dans la majorité, ni dans l’opposition, mais dans l’autonomie conquérante». «Les  60 propositions de François Hollande, ce n’est pas notre ligne. De ce  point de vue, on n’est pas dans la majorité. Mais on n’est pas dans  l’opposition comme l’UMP. On ne votera pas de motion de censure  présentée par la droite contre le gouvernement», explicite la coprésidente du parti de gauche Martine Billard.
Les communistes, eux, ont une interprétation différente. Ils estiment  même que la ligne “ni majorité ni opposition” leur a coûté des voix aux  législatives. « C’était difficilement lisible », plaide Brossat. Parce qu’il pense avoir contribué à la victoire de la gauche, le PCF se veut dans la majorité. « On ne va pas passer notre temps à dégoupiller des grenades pour les jeter sous les jambes des ministres, promet André Chassaigne, futur président du groupe que le Front de gauche va former avec cinq élus ultramarins. On se considère davantage comme dans le cadre d’une majorité de gauche, voire d’une forme de solidarité parlementaire. »
C’est d’autant plus probable que les communistes ont un rôle pivot au Sénat où le PS ne dispose pas de la majorité absolue. « De facto nous sommes dans la majorité, explique la sénatrice Assassi. Nous  continuerons à faire ce que nous avons fait depuis le passage à gauche  du Sénat. Ce n’est pas le ni-ni. Sinon, on serait avec la droite ou pire  le FN ! » Rien à voir, donc, avec la ligne Mélenchon. Or, dans les  deux assemblées, l’ancien candidat a peu de prise sur ses camarades  communistes : au parlement, un député (sur 10) est membre du Parti de  gauche, au Sénat, aucun.
Finalement, c’est l’électron libre Clémentine Autain, porte-parole de  campagne du Front de gauche, qui fait le mieux la synthèse : « Le  fait que les communistes n’aillent pas au gouvernement est un acquis  stratégique fort. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’est pas dans  l’opposition, car ça, c’est la droite. Après, chacun peut définir comme  il l’entend son rôle dans la majorité ou dans l’autonomie : ce qui nous  réunit, c’est d’être un point d’appui pour arracher des conquêtes  sociales. » De toute façon, rappelle la militante féministe, « la  parole du Front de gauche ne se résumera pas au groupe parlementaire.  On prendra des initiatives pour être visibles à l’extérieur ».
Car une certitude fait aujourd’hui l’unanimité dans la gauche radicale : le Front de gauche doit perdurer. « Les cocos restent extrêmement attachés à la stratégie du Front de  gauche et pensent que Mélenchon doit continuer à jouer un rôle  essentiel. Il reste une personnalité incontournable », explique le  Parisien Ian Brossat. Début juillet (le 8 a priori), une partie non  négligeable des militants du NPA, regroupés dans le courant “Gauche  anticapitaliste” devraient quitter leur parti, exaspérés par la ligne  jugée sectaire des camarades d’Olivier Besancenot, avant de rejoindre le  Front de gauche.
« On est au milieu du gué, et c’est irréversible, on ne peut plus revenir en arrière, estime la communiste Marie-Pierre Vieu. Il  va falloir être ni gauchiste, ni suiviste, et montrer qu’on a  l’ambition de créer les conditions de gouverner. Pour cela, il faudra  que chacun travaille à son propre dépassement. Au PCF de sortir de ses  replis identitaires, au PG de faire sa psychanalyse sur son rapport au  PS, car ce n’est pas parce qu’ils l’ont quitté que tout le monde pense  qu’il n’est plus à gauche, et aux trotskystes et anticapitalistes qui  nous rejoignent de sortir de leur habitude de minorité agissante. » Le Front de gauche devra aussi trouver une structuration pérenne. Il  organisera, pour la première fois, une université d’été en commun, les  25 et 26 août à Grenoble. Tout un symbole.
Source : Médiapart
			
						
						
		


