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Mai 26

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L’EAU ET L’ENERGIE, ENJEUX MAJEUR DES POLITIQUES D’AVENIR

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La concession qui permet à EDF d’exploiter un certain nombre de grands barrages en France et en particulier sur la vallée de la Dordogne, arrive à terme. L’entreprise ayant été partiellement privatisée se retrouve dans l’obligation de passer par la procédure des appels d’offre pour renouveler l’éventuelle concession. L’énergie des barrages est convoitée par les grands groupes privés comme une niche extrêmement rentable puisque étiqueté « énergie verte ». Très en vogue et surtout appréciée pour son énorme capacité de réponse en puissance sur un court délai, elle permet d’absorber les gros appels de consommation, en hiver particulièrement.

Cette énergie parce qu’elle est très valorisable va devenir une rente pour l’entreprise remportant le marché. La France a l’expérience de l’entreprise SHEM, exploitante de barrages, filiale à 99% de la SNCF vendue il y a quelques années au privé et qui assurait pourtant l’autoconsommation de l’entreprise publique et revendait même de l’énergie à EDF. La SNCF achète aujourd’hui comme tout le monde son électricité sur le marché de l’énergie et sa facture a été multipliée par quatre en quelques années…

 

Le Parti de Gauche s’opposera au passage d’exploitation des barrages aux opérateurs privés de l’eau et cela pour de multiples raisons :

 

  • Premièrement, parce que comme il vient d’être écrit, l’exploitation de ce mode de production entraînera une hausse des tarifs du fait du particularisme de cette énergie très demandée dans un contexte tendance « grenello-écolo ».

 

  • Deuxièmement, la taille de la réalisation des ouvrages est telle que leur emprise géographique s’insère littéralement dans notre territoire et fait partie de la nation avec les bons et les mauvais cotés. Les mauvais coté sont identifiés depuis des années : La disparition de zone habités lors de la construction et la barrière souvent infranchissable pour les espèces aquatiques que représentent ces murs de béton.. Ces installations dépassent la capacité d’une entreprise privée à intégrer ce type de production colossal dans l’environnement de nos sociétés, humainement, culturellement et géographiquement.

 

  • Troisièmement, ces installations sont des cibles potentielles face à la menace terroriste et sont des installations sensibles. En conséquence, elles doivent faire l’objet d’une vigilance attentive et sérieuse, que seul l’État dans le cadre de ses missions de défense du territoire peut assurer.

 

  • Quatrièmement, une levée d’eau de cent mètre de haut ce n’est pas un réseau d’adduction. Lorsque l’on voit le peu de sérieux des groupes privés dans la gestion de l’eau au sens du bien commun, on peut mettre en doute publiquement la capacité de ces entreprises à exploiter de telles installations. Les barrages sont plus que de simples machines à produire de la valeur ajoutée Or, même avec les plus beaux discours, le marché restant le marché, et l’objectif principal restera pour les actionnaires le bénéfice sur exploitation, avec les dangers que cela comporte (on vient de le voir avec BP et sa plate forme détruite).

 

  • Cinquièmement, ces installations ont souvent passé le demi siècle d’activité et devront subir dans les années à venir des travaux de maintenance d’envergure. Ces opérations ne doivent pas faire l’objet de spécifications de cahier des charges qui sont ceux du privé. Seul un État peut garantir l’exécution et la pérennité d’un ouvrage pour des périodes séculaires. Aucune entreprise, au rythme ou elle s’absorbent les unes les autres aujourd’hui, ne peut prétendre sérieusement être en capacité d’assurer dans trente ans la bonne exécution des contrats.

 

Enfin, sous ces installations vivent des dizaines de milliers de personnes, et l’éventualité d’un incident dépasse les capacités d’une entreprise privée à assurer la gestion du risque industriel et la sécurité. On le voit la question de l’exploitation hydroélectrique de grande capacité dépasse largement les compétences sociétales qu’une entreprise privée peut gérer. Les grands barrages sont une part importante de la richesse technique et culturelle de la France, et la garantie de leur bonne exploitation exclue l’intervention d’un opérateur privé, sous peine de mettre en péril à plus ou moins long terme la sécurité des populations qui vivent en dessous.

 

Laurent SIMONET, PARTI DE GAUCHE DORDOGNE

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