Paris, le 22 janvier 2010,
Chers amis,
Nous avons le plaisir de vous confirmer la signature par le Parti de Gauche de
l’appel « Alimentons les Régions » que vous avez récemment lancé.
Le Parti de Gauche considère que le modèle agricole actuel mène à une
impasse susceptible de contribuer à une crise majeure de l’Humanité
elle-même :
– d’une part, la satisfaction de l’ensemble des besoins alimentaires
sera de plus en plus difficile, du fait de la croissance démographique, de
l’évolution des modes de consommation et de la dégradation des
écosystèmes cultivés, conséquence du réchauffement climatique, des modes
de production et de la concurrence des agro-carburants.
– d’autre part, cette évolution accroîtra la crise sociale. Les premières
victimes des effets conjugués de la libéralisation de l’agriculture, de la
concurrence de l’agriculture capitaliste et de la crise écologique continueront à
être les paysanneries. Au delà, la misère humaine et la crise sociale
pourraient s’approfondir avec une poursuite de l’exode rural, un développement
des migrations forcées et des conflits liés à l’accès aux ressources
naturelles.
Pour le Parti de Gauche, doivent être menées au niveau mondial, européen et
national et régional des politiques répondant à l’intérêt général des
générations actuelles et à venir, visant à :
– garantir le droit à une alimentation de qualité pour tous. la priorité de
l’agriculture doit être la production de biens alimentaires de qualité.
– permettre la viabilité économique et le développement humain des
familles paysannes ; en France, assurer le renouvellement
générationnel, favoriser l’installation d’agriculteurs,
– préserver et restaurer les écosystèmes dégradés,
– organiser la transition vers des modes de production et consommation
économes en ressources non renouvelables, ce qui implique
notamment une certaine relocalisation des productions.
Nous nous retrouvons donc parfaitement dans les constats et les propositions
que vous faîtes. S’il doit être clair que nombre de questions doivent se
résoudre à un niveau national, européen ou international, il est exact que la
Région peut aussi être un point d’appui pour initier des dynamiques de
ruptures avec les évolutions actuelles, notamment pour freiner la concentration
du foncier, favoriser l’installation d’agriculteurs, développer l’agriculture
biologique, promouvoir les circuits courts et le développement de l’économie
sociale et solidaire dans les secteurs de la transformation et de la distribution
de produits agricoles.
Bien amicalement,
Corinne Morel-Darleux, Secrétaire nationale au combat écologique
Elodie Vaxelaire, Secrétaire nationale à la planification écologique
Laurent Levard, Président de la Commission Agriculture