Dès l’ouverture de la conférence F. Hollande avait décrit le type d’accord qu’il préconisait pour sauver le climat : universel et ambitieux à défaut de contraignant et différencié. Toute la diplomatie de L. Fabius a donc consisté à obtenir une déclaration dont la rédaction puisse convenir à tous et les actes ne déplaire à personne. Tout l’art de la synthèse molle est ainsi réuni dans cet accord.
La mention d’un réchauffement limité à 1,5°C et sa révision tous les 5 ans, seulement à partir de 2023, des déclarations d’intentions quant aux émissions de gaz à effet de serre, présentés comme des avancées, ne servent en fait qu’à faire passer l’abandon de toute ambition pour le climat et y compris des reculs par rapport au texte d’origine. Ainsi, sur la base du rapport du GIEC, le texte présenté à l’ouverture de la COP préconisait de baisser les émissions de 50 à 70% d’ici 2050 pour éviter un emballement climatique incontrôlable. Cet objectif a disparu.
Les 100 milliards de dollars d’ici 2020 pour que les pays les plus vulnérables puisse faire face aux impacts des dérèglements climatiques et leur possible ré-éxamen ne sont obtenus qu’en échange de l’abandon de toute responsabilité ou compensation des pays du nord. Les pays riches ont obtenu le dernier mot.
L’équilibre tant vanté signifie en fait essayer d’échapper à la nécessité de baisser les émissions en utilisant toutes les astuces possibles du style enfouissement du CO2 ou autres technologies « d’atténuation ». Cette COP sera donc celle qui aura osé donner la priorité aux fausses solutions.
Un accord donc qui ne fait perdre la face à aucun pays mais qui ne résout rien. L’heure est maintenant venue qu’un mouvement populaire de justice climatique impose dans tous les pays, à commencer par la France, les politiques indispensables pour changer le système et non le climat. Le PG va y oeuvrer.
Martine Billard, Secrétaire nationale à l’écologie