A Barcelone s’est mis en place le réseau écosocialiste européen, Corinne Morel Darleux qui y était nous en parle sur son blog et aussi sur le site national du PG.
Il nous faut un projet
Le socialisme, historiquement — je ne parle pas du parti du même nom et de ce qu’il en advint — le socialisme donc, malgré son horizon émancipateur, n’a pas su intégrer la dimension finie des ressources naturelles et notre interdépendance avec les écosystèmes dans lesquels nous vivons. Les mouvements de l’écologie ont quant à eux trop souvent sombré dans l’environnementalisme en négligeant la dimension systémique et radicale du problème : les solutions à l’urgence écologique ne résident pas dans des mécanismes de compensation carbone ou dans la création de zones préservées. Il s’agit avant tout de chercher ses causes profondes dans les fondements mêmes du système économique capitaliste si on souhaite réellement y remédier. Il nous faut donc redéfinir le projet progressiste de gauche, en y intégrant la réappropriation citoyenne de la politique et la préservation des écosystèmes. Non pas en faisant table rase de ce qui nous a précédé, mais en s’inspirant ce qui s’est fait de meilleur dans les différents courants de luttes et de pensée, tout en tirant les leçons du passé.
Le projet écosocialiste tente de réaliser cette synthèse de Karl Marx, André Gorz et Jean Jaurès, pour rompre avec les schémas traditionnels et remettre l’économie au service des besoins, produire autrement et se munir de nouveaux indicateurs en redéfinissant la richesse. Il peut servir d’appui pour soutenir la convergence de toutes celles et ceux qui luttent, résistent et inventent déjà le monde de demain.
Sans attendre, et au nom de la dignité du présent, il nous appartient de mener la bataille de l’hégémonie culturelle, comme la désignait Antonio Gramsci, pour s’affranchir des dogmatismes en tout genre et des tutelles qu’on ne s’est pas choisis. Pour cela, tous les lieux où s’aiguise l’esprit critique du citoyen doivent être défendus, de même que toutes les initiatives permettant de nous assurer que le système institutionnel lui fournit les moyens de rendre un avis éclairé et que celui-ci soit sollicité, entendu et respecté.
( Extrait d’un article de Corinne Morel Darleux…..texte intégral ici )