Taxe Carbone, reprise
de l’article du site national du PG avec un avant propos de C.P
Avant
propos :
Pas
grand-chose de plus à ajouter sinon que, comme d’habitude, la France s’arrête
désespérément aux frontières de Paris. Rien ne parle des spécificités de la
ruralité qui est rarement prise en compte par les accoucheurs de telles
propositions. Si une taxe carbone peut-être une bonne chose, il faut, entre
autres choses, qu’elle prenne en compte les difficultés de transports et les
distances importances rencontrés par les ruraux pour le moindre déplacement. Que
ce soit pour travailler ou faire ses achats, la voiture est indispensable et il
est tout a fait normal qu’un couple de salariés possède deux voitures! Comment
faire autrement? Cette taxe devra donc être égalitaire concernant les
alternatives possibles d’accès aux transports publics. Bref, à quand un Métro
Périgueux/ Neuvic ou Ribérac?
Soyons
sérieux, juste une boutade pour rappeler aux décideurs que la France ne se
limite pas aux grandes villes et qu’il y a même des communes « lunaires » ou le
téléphone portable ne passe pas encore et que dire de la TNT ? Je rassure très
vite les parisiens, nous n’utilisons plus de peaux de bête depuis quelques temps
déjà pour nous vêtir mais à l’occasion nous savons encore manier la massue.
D’une façon générale, cette taxe est une fumisterie de plus qui n’à pour objet
que de remplir les caisses de l’état en se donnant bonne conscience comme on
encaisse des millions grâce aux radars sous le couvert de la protection
routière.
Inutile
de préciser que toutes les nouvelles taxes et impôts seront tous de cet acabit
et bénéficierons d’un alibi, qu’il soit sécuritaire ou écologiste. A nous d’être
attentif pour déjouer les propositions fumeuses qui ne manqueront pas de se
multiplier.
Au fait,
du temps de la fameuse vignette automobile, quelle part a été reversée aux
retraités ? Et le détournement du 1% patronal par l’état, quelqu’un peut-il
expliquer ?
C.P
Article
du PG :
Annoncée à grand renfort médiatique lors du Grenelle de
l’environnement, la taxe carbone proposée par la « commission Rocard » présente
malheureusement de nombreuses insuffisances. Non seulement elle manquerait sa
cible – permettre la réduction des émissions de gaz à effet de serre – mais en
plus elle pénaliserait une fois encore les ménages au profit des entreprises.
En premier lieu, cette proposition de taxe ne concerne pas les
entreprises les plus fortement émettrices, sous prétexte qu’elles sont déjà
soumises à des quotas de CO2. Or ces entreprises bénéficient surtout pour
l’instant de quotas gratuits, et peuvent en outre acquérir des « droits à
polluer » supplémentaires sur le marché des émissions de gaz à effet de serre,
à des prix inférieurs à ceux annoncés pour les particuliers et les PME ! Gros
pollueurs, petits payeurs ?
Ensuite, cette taxe carbone exclut l’électricité d’origine
nucléaire et risque donc d’entraîner un report vers le chauffage électrique dont
le rendement énergétique est très faible et qui grève chaque hiver le budget
chauffage des Français. Sans compter que ce périmètre réduit encore la
probabilité que la France envisage enfin la nécessaire sortie, à terme, du
nucléaire.
En apparence, la logique de cette taxe est limpide, elle s’appuie
sur l’hypothèse hélas bien connue d’un marché libéral vertueux : « hausse du
coût = baisse de la consommation ». Que n’y a-t-on pensé avant ! Sauf que cette
hypothèse néglige un fait essentiel : aujourd’hui, la plupart des consommations
énergétiques des particuliers sont contraintes. En milieu rural et péri-urbain
notamment, l’insuffisance du réseau des transports en commun ne permet guère de
se passer de voiture. Surtout quand le gouvernement relance, comme avec la loi
de modernisation de l’économie, l’ouverture des supermarchés en périphérie et le
travail du dimanche !
Quant à la facture énergétique liée au logement, les locataires
risquent de se retrouver à en supporter les frais, tandis que les petits
propriétaires n’auront pas tous les moyens d’investir suffisamment pour que la
réhabilitation de leur logement ait un effet sur leur facturation. Or, le
mécanisme de redistribution vers les particuliers, volet pourtant essentiel de
ce projet de taxe carbone, reste dans un flou complet.
Enfin, sous prétexte de ne pas augmenter les charges des
entreprises, la droite exige que la « taxe Rocard » s’accompagne de nouvelles
exonérations de cotisations sociales ; on en entend même certains proposer
qu’elle compense la suppression de la taxe professionnelle… Mais si les
cotisations sociales permettent de financer la sécurité sociale, la taxe
carbone, elle, ne le permettra pas !
Voilà la vision qu’a la droite de l’écologie : faire payer la
facture aux plus pauvres, tout en augmentant encore les profits des entreprises.
On ne peut que déplorer qu’un ancien Premier Ministre « socialiste » se prête au
jeu et qu’un dirigeant « écologiste » qualifie cette taxe de révolutionnaire !
Parce que l’accès à l’énergie est un droit fondamental, et qu’une politique
conséquente de lutte contre le dérèglement climatique ne peut pas se résumer à
une « taxe miracle », le Parti de Gauche se prononce pour une politique
énergétique plus globale, ambitieuse, en rupture avec le système capitaliste et
la logique productiviste :
1/ une planification écologique permettant, par une réorientation
profonde de nos modes de production et de consommation, à la fois de réduire les
émissions de gaz à effet de serre, de préparer la sortie progressive du
nucléaire et d’anticiper la raréfaction des ressources naturelles en articulant
les conditions sociales et environnementales nécessaires à la mutation
écologique ;
2/ l’ouverture d’un large débat public sur les politiques
énergétiques en France et en Europe, qui permette de sortir des débats
techniques réservés aux experts, et favorisent l’implication
populaire sur des choix d’avenir qui engagent la société toute entière ;
3/ l’organisation de tables rondes réunissant organisations
écologistes et partenaires sociaux, syndicats et représentants du personnel sur
la planification de la reconversion des industries les plus polluantes ;
4/ un plan d’investissement massif dans les énergies renouvelables,
la recherche en matière d’efficacité énergétique et la promotion de la sobriété
en matière de consommation ;
5/ la mise en place d’un service
public de l’énergie, avec le retour d’EDF et GDF à 100% public, permettant à la
fois de réduire la fracture énergétique et de planifier, sur le long terme et de
manière volontariste, la nécessaire transition énergétique ;
6/ la mise en place d’un vaste plan de rénovation et d’isolation
des logements ainsi qu’un plan de développement des transports les moins
polluants à l’échelle du territoire (transports en commun de passagers, frêt
ferroviaire et navigation fluviale) ;
7/ la réorientation des aides de la Politique Agricole Commune vers
une agriculture paysanne relocalisée, pourvoyeuse
d’emplois et plus sobre en matière énergétique ;
8/ la mise en place d’une fiscalité écologique aux frontières de
l’Union Européenne permettant, dans le cadre d’accords de coopération avec les
pays du Sud, de réduire les importations des marchandises les plus lointaines et
les plus polluantes.